Pascal Moiroud, un homme heureux !
Il a commencé son métier en faisant des tournées dans les villages des alentours de L’Isle-d’Abeau. Il est aujourd’hui partie prenante d’une très belle entreprise de salaison. Pascal Moiroud attribue sa réussite professionnelle à la qualité de ses produits et à sa capacité à s’entourer de compétences.
Son père était charcutier de campagne. Lui-même a fait son apprentissage du métier de charcutier-traiteur à Bourgoin-Jallieu avant de créer sa société à tout juste 20 ans. « J’ai commencé en 1983 tout seul, en faisant des tournées de villages avec un camion. Je proposais des produits traditionnels que je confectionnais selon des recettes de la région, celles-là même que réalisait mon père. » Après trois années dont il assure qu’elles furent « une sacrée école », Pascal Moiroud met fin à ses tournées et créé sa boucherie charcuterie-traiteur à L’Isle-d’Abeau. Aidé d’un apprenti, il développe sa clientèle et, de son propre aveu, « peaufine l’apprentissage de son métier ». « J’ai connu cinq années un peu difficiles avant de me constituer une clientèle fidèle. Je préparais tous mes produits de façon artisanale avec des ingrédients de qualité. » Une démarche qualitative qui lui réussit puisque le succès prend une telle ampleur que, malgré les sept salariés de l’entreprise, les journées sont trop courtes pour répondre à la demande. « Au bout d’un certain nombre d’années à un rythme effréné, j’ai décidé qu’il était temps d’organiser mon activité professionnelle différemment. J’adore mon métier, mais je ne voulais pas qu’il me tue ! J’aime aussi la vie ! » En 1999, Pascal Moiroud choisit de se recentrer sur son activité salaison et de la développer. Et parce qu’il veut améliorer aussi sa qualité de vie, il décide de s’associer avec Alain Odet pour se lancer dans une nouvelle aventure.
La vitesse supérieure
« Notre stratégie commerciale était claire : continuer à fabriquer et à proposer des produits artisanaux de haute qualité, réalisés selon des recettes ancestrales dauphinoises avec des ingrédients sélectionnés localement et en maîtrisant le temps de séchage et d’affinage. » Très vite, le laboratoire attenant à la boutique ne suffit plus à la production. « En 2002, après être arrivé à convaincre les banquiers, j’ai mis le magasin du centre-ville en gérance et mon associé et moi-même avons fait construire un bâtiment de 350 m2 dans la zone d’activité des Sayes. Grâce à notre nouveau laboratoire, nous avons développé une large gamme de saucissons secs – saucissons de chèvre, d’âne, au bleu du Vercors, aux noix du Dauphiné… – ainsi qu’une gamme de saucisses, de saucissons à cuire, de charcuterie fraîche et de pâtés et verrines à base de porc. »
Une diversification de la clientèle
« Nous sommes des artisans au service des artisans. Nos clients sont essentiellement des bouchers et des charcutiers qui n’ont pas le temps de fabriquer eux-mêmes leurs produits. Mais nous comptons également parmi nos clients des épiciers, des cavistes, des moyennes et grandes surfaces essentiellement dans la région, mais aussi dans le Lyonnais, la région parisienne et sur la Côte d’Azur. Notre action commerciale est limitée mais notre site Internet est une excellente vitrine de nos savoir-faire ».
La vente directe au public, grâce au magasin attenant à son laboratoire, ne constitue aujourd’hui que 13 % du chiffre d’affaires.
Et Pascal Moiroud d’ajouter : « Je suis très satisfait du choix de vie que j’ai fait en réorientant mon activité professionnelle et en m’associant avec Alain Odet. Je ne travaille plus le week-end et je profite de ma famille. » Un succès qu’il attribue aussi à sa femme Nathalie, elle-même salariée de l’entreprise et qui a suivi une formation d’assistante de gestion de PME et d’ADEA (assistante de dirigeant d’entreprise artisanale) à la CMA Isère pour le seconder dans la gestion rigoureuse de l’entreprise. Les deux associés ont le projet d’ajouter 200 m2 à leur bâtiment afin de développer la fabrication de conserves avec l’objectif de faire travailler davantage encore la filière porcine locale.
Maître artisan depuis trois ans, Pascal Moiroud a aujourd’hui le sentiment d’avoir, au cours des 31 ans qui se sont écoulés, bien défendu son métier et les valeurs de l’artisanat.